Deux étudiants en première année évoquent leurs premières semaines dans la grande famille Scube
Pierre Miller : « Le temps en Scube passe vite. 22 août 2016, il est temps de reprendre la route des études. Cette fois, l’école est un peu particulière car en fait il y en a deux, l’UPMC et Sciences Po. C’est ainsi que débute pour moi la promotion 2019 du double cursus Sciences et Sciences Sociales : deux formations, donc deux diplômes, mais également une charge significative de travail et une ambiance unique.
Les premiers cours sont l’occasion de découvrir le fonctionnement de ce semestre. A SciencesPo, nous travaillons essentiellement sur des projets avec des échéances plus ou moins éloignés. En Institutions Politiques, je découvre les débats, exposés, portraits, fiches de lecture et autres travaux permettant de comprendre le fonctionnement des régimes politiques notamment en s’intéressant à leur constitution. En histoire, nous tentons de comprendre les dynamiques créées par le XIXème siècle et qui pour la plupart sont toujours d’actualité. A l’UPMC, les cours sont l’occasion de découvrir une nouvelle rigueur dans le travail. La physique et les mathématiques nous permettent notamment de comprendre l’importance de la précision que ce soit vis-à-vis des incertitudes ou vis-à-vis des termes à employer dans une démonstration.
Car être en Scube, c’est avant tout chercher à comprendre, comprendre un monde complexe grâce à une complémentarité entre les sciences dures et les sciences sociales, être capable de confronter les réalités scientifiques aux réalités humaines. Cet effort de réflexion passe par un investissement personnel important. Pour autant, à qui possède la volonté suffisante rien n’est insurmontable. J’admets bien volontiers que durant ces huit premières semaines il y a déjà eu des moments de fatigue, de stress, des révisions aux derniers moments dans les couloirs mais je reste fort de cette idée que la Scube est un formidable catalyseur pour l’esprit.
D’autant qu’être un Scube c’est aussi et surtout appartenir à une communauté soudée. Je peux encore m’en apercevoir à minuit passé, de par l’abondance des aides proposées ou demandées par chacun sur des domaines aussi variées que la biologie cellulaire ou l’histoire du XIXème siècle. Les fiches de révisions sont mises en commun, les questions posées trouvent réponse grâce à la communauté, bref une grande solidarité anime les Scubes. Dès la première réunion, sous une chaleur de plomb, il y avait déjà cette impression que l’année serait propice à la camaraderie et non à la compétition. Cela s’est ensuite poursuivi lors de l’après-midi d’intégration où le mot d’ordre de la Scube fut donné : « Un seul tient, tout le monde tient ». Bref la Scube ce n’est pas que du travail et des apprentissages, ce sont également des amitiés, des rencontres…
Il est maintenant temps de me remettre à travailler sur ma dissertation d’histoire… Aussi en conclusion, ces premiers mois furent passionnants et je suis persuadé que la suite le sera également. Être un Scube implique certes du travail mais le jeu en vaut clairement la chandelle que ce soit avec les matières enseignées, ou avec la communauté d’étudiants qui compose ce double cursus. »
Maëlle Lefèvre : « Bon. Voilà plus de deux mois que j’ai découvert la Scube. La fameuse prérentrée qui te fait arpenter tout Paris sous la canicule avec un prof d’histoire est terminée. Cette semaine qui te fait découvrir un tas d’assos tellement nombreuses que t’as envie de tout faire, en sachant que ton cher petit bicursus ne te laissera pas autant de libertés ; cette semaine qui te fait la publicité de toutes les soirées organisées toutes aussi chouettes les unes que les autres, et qui te fait enfin découvrir la tête de Frédéric Mion, dont t’as appris par cœur le nom pour ton oral.
Un peu nostalgique de mes années lycée lorsque je franchis le portail du 27 rue Saint Guillaume mais un plus grand moment m’attend. Je vais enfin rencontrer les fameux Scubes, ces personnes avec qui je vais passer deux ans voire trois si un de mes amis me suit à l’autre bout du monde. Je ne peux pas m’empêcher de me méfier, me méfier parce que je les idéalise, que j’attends plein de choses d’eux, et que de l’autre côté, mes amis du lycée me manquent, tout comme tes amis te manqueront à toi, futur Scube qui lit ces lignes.
Mais je me rends maintenant compte à quel point j’ai bien fait de tout donner pour aller en Scube. Parce que maintenant, ces personnes qui m’intimidaient et m’attiraient à la fois me donnent envie de me lever tous les matins, parce qu’elles sont là pour déconner et bosser avec moi, parce qu’elles sont là pour vivre avec moi l’expérience Scube que je te conseille cher lecteur. En passant par tes parrains et marraines de deuxième année toujours là pour toi et qui font partie intégrante de la famille Scube, par les cours qui sont intéressants quand même (parce qu’on n’est pas là que pour glander, pardi !), par les semaines de révisions où tu commences à paniquer et à chercher tous les cours auxquels tu n’as pas assisté sur le drive, par les moments plus sympathiques où tu participes à des assos et rencontre un tas d’autres personnes presque aussi géniales que tes amis Scubes pour finir par ces moments uniques que j’admets ne pas avoir encore vécus mais attends avec impatience, que sont deux voyages de fou pendant les vacances avec la Scube. Tu es tout simplement heureux.
Alors oui, ne mentons pas, c’est beaucoup de travail (mais moins que la prépa quand même), et je me permets de dire ça alors que je n’ai pas encore connu le pire. Mais je m’en fiche. Parce qu’entourée comme je suis, je reste motivée et je trouve maintenant que les semaines passent déjà trop vite. Bon signe, n’est-ce pas ? Plus sérieusement, ce message n’a pas été commandé pour faire de la pub (enfin un peu quand même) mais pour quelque chose de plus important encore. Pour te dire, futur Scube, que tu n’auras aucun regret. J’ai eu des doutes en digne Scube qui choisit de ne pas choisir, je me suis demandée un instant si je n’avais pas fait la pire bêtise de ma vie et maintenant j’ai juste envie d’oublier ces moments d’hésitation pour vivre pleinement l’aventure Scube qui m’attend, qui nous attend tous mes amis et moi, que ce soit dans les innombrables bibliothèques de Sciences Po ou Jussieu, que ce soit dans les amphis ou les salles de conférence où tu n’as pas le droit de parler sauf quand ton prof est un doctorant qui n’a pas encore appris à se faire respecter, que ce soit à la Maison des Examens ou dans les salles de TP où tu fais des batailles d’eau et de glaçons en toute discrétion (les vrais sauront)… Sans oublier les quartiers de Paris ou les appartements des uns et des autres pour te pauser un peu en mode cosy ou te déchaîner.
Voilà. Tout est dit. Et voilà ce que seulement deux mois t’inspireront dans un an. »
L’actualité de la Scube
Depuis la rentrée, l’association Scube a principalement organisé deux événements : la soirée des bicursus de Sciences Po et l’Assemblée Générale de l’association.
La soirée des bicursus, appelée BQ, a été organisée par des élèves de deuxième année de Scube en collaboration avec les associations des bicursus SMASS et SPIV de Sciences Po. La soirée ouverte à tous les élèves de Sciences Po fut plus qu’une réussite. L’Assemblée Générale tenue début octobre fut l’occasion de présenter l’association et ses différents pôles aux étudiants de première année, et de profiter des anciens Scubes et de leurs conseils.
Enfin, mi-octobre, le vice-président de l’association, détenteur d’un double master en mathématiques et en économie, a tenu un stand à la Fête de la Science organisée par l’UPMC avec l’aide de plusieurs étudiants de deuxième année. Ce fut l’occasion de promouvoir le double cursus et de discuter d’économie avec les visiteurs intéressés.
L’agenda de novembre
Jeudi 4 et vendredi 5 : Conférences d’orientation avec des anciens Scubes sur leur parcours en maths appliqués, et en sciences naturelles
Mercredi 9 : Présentation du programme Man and Biospherede l’Unesco avec M. Han Qunli, directeur de la division des Sciences Ecologiques et de la Terre de l’UNESCO et secrétaire du Programme sur l’Homme et la Biosphère
Lundi 21 : Représentation théâtrale de la pièceTo be or not, une production originale interprétée et mise en scène par une troupe de migrants
Culture
Parce que la Scube ce n’est pas que du boulot et des soirées, Julie Huguet nous parle du film Aquarius, sorti il y a quelques semaines.
L’attitude des acteurs et du réalisateur lors du dernier festival de Cannes pourrait faire penser que Aquarius est un film politique. « Un grand film de révolte » dit Libération.
Alors de révolte oui, politique non. Car c’est avant tout d’une femme, incarnée par l’extraordinaire Sonia Braga, dont il s’agit. Une femme qui se bat, contre le cancer, contre ceux qui veulent lui retirer l’appartement où elle a passé sa vie et contre tout ce qui lui fait du mal.
Le film se passe au Brésil, à Recife, immense ville du Nordeste où se mélange des populations aux origines et aux revenus variés. Le film se donne comme extrêmement réaliste. Loin des clichés du Brésil, entre favelas ultra violentes ou plages paradisiaques pour touristes fortunés, c’est un Brésil métissé, une société prise entre passé et modernité. Un Brésil de contradiction, à l’image de l’héroïne, prise entre modernité et conservatisme.
On ressort de la salle complètement perdu, car pendant plus de deux heures Kleber Mendoça Filho nous emmène avec lui au Brésil, et l’atterrissage à Paris est violent. A voir absolument par tous les amoureux de l’Amérique du Sud.
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