Les Scubes nous parlent de leur engagement associatif
Juliette Fropier, Scoubidoo : « Depuis le deuxième semestre de ma première année Scube, j’ai intégré l’association Scoubidoo SciencesPo. Cette association veut promouvoir l’égalité des chances en recrutant des bénévoles au sein de SciencesPo pour assurer des temps de soutien scolaire dans des centres sociaux situés majoritairement dans les 17ème, 18ème et 19ème arrondissements.
Les classes des élèves concernés enfants vont du CP à la Terminale. Ils viennent dans ces centres pour bénéficier d’un peu d’aide en dehors des cours quand leur famille ne peut pas leur en procurer pour des raisons diverses. Depuis cette année, j’ai intégré le bureau de l’association : je ne m’occupe donc plus seulement de soutien scolaire. Dans le pôle Gestion des centres, je suis chargée de mettre en contact les bénévoles et les centres, et d’assurer la répartition la plus bénéfique possible en prenant en compte à la fois les besoins des centres et les attentes des bénévoles. Avec les autres membres du bureau, j’ai pu organiser des événements ponctuels à SciencesPo, comme une conférence sur le décrochage scolaire, un concours d’orthographe ou la projection du film « Sur le chemin de l’école ».
J’aime dans cette association le fait que notre engagement ait lieu à des horaires fixes. Quand on est engagé de manière moins fixe, on peut avoir tendance à faire passer le travail avant notre engagement associatif. Là, on sait que chaque semaine, pendant deux heures, plus rien ne compte hormis que l’enfant en face de nous comprenne bien sa leçon ou fasse correctement son exercice. L’égalité des chances a toujours été pour moi un sujet très important. J’ai eu la chance d’entrer en Scube, la formation de mes rêves, et je trouve très dur le fait que certains enfants ne puissent pas mettre en œuvre leurs talents parce qu’on ne les a pas assez soutenus. Avec une autre membre du bureau qui est aussi en Scube, nous sommes très heureuses d’avoir réussi à mobiliser beaucoup de Scubes autour de cette cause. Aujourd’hui, nous sommes onze Scubes bénévoles dans cette association et de nombreux Scubes participent à nos événements. »
Alexandre Môre, Paris solidaires : « Quand on n’a pas d’argent à offrir aux pauvres, il vaut mieux se taire. Quand on leur parle d’autre chose que d’argent, on les trompe, on ment, presque toujours, disait Céline. Apparemment, on a pas fait le même voyage au bout de la nuit. Le mien démarre à 19h dans une cuisine en compagnie d’une demi-douzaine d’amis ou d’inconnus, à préparer du café et du thé. On se sépare ensuite en groupes d’environ quatre personnes pour se balader dans Paris à la rencontre des sans-abris : nous voilà partis dans ce que l’on appelle curieusement une maraude.
Personnellement, je préfère passer par Odéon, quartier que je connais bien pour aller souvent aux Éditeurs, un café plutôt cool. Mais les soirs de maraudes, le café n’est pas à trois euros, je ne suis pas dans un confortable fauteuil en cuir rouge et je ne suis pas à côté de Véronique qui écrit sa nouvelle pièce de théâtre ou de Jean-Charles du Quai d’Orsay (très sympas par ailleurs). Non, ici on s’assoit par terre pour boire du café soluble avec Marius et sa jeune sœur Andrea, des Roumains toujours là pour rire malgré la barrière de la langue et nous dessiner (approximativement), Patrick le docteur en mathématiques appliquées avec en permanence le sourire aux lèvres qui te montre que malgré tes cours de maths à l’UPMC tu ne fais pas le poids, Suliman un Malien qui adore nous montrer des photos de sa femme ou David, toujours la clope au bec et le livre à la main, qui a une culture littéraire qui n’arrête pas de m’épater, et j’en passe.
Alors des fois c’est long, parfois c’est gênant, il fait froid certains soirs mais au final on ne sort jamais avec un mauvais souvenir d’une maraude. Ça vide l’esprit, on s’échappe, on ne parle plus du prochain partiel, de la présidentielle qui arrive, on a des discussions autrement plus intéressantes que celles que l’on peut avoir à SciencesPo. On tâtonne au début, mais très vite le débit et le débat arrivent. Parce que qu’est-ce-qu’on fait le plus souvent, dans la rue ? On rêve. On refait le monde. On éclate de rire, on essaie d’aligner trois mots d’italien ou en tente de montrer d’où l’on vient sur Google Maps. Non, décidément une maraude ça vaut le coup d’être essayé au moins une fois. »
Iris Maréchal, Bureau des élèves (BDE) : « Le Bureau des Élèves est chargé de gérer la vie étudiante au sein de SciencesPo. C’est notamment lui qui organise les weekends d’intégration, le Gala de fin d’année, les triplétades (compétition entre les différentes classes pour les étudiants de première année) ou encore les voyages de découverte de la France pour les internationaux.
Le 2 mai dernier, Corentin Bonnet, président de la liste The Great Boutmy m’appelle. Je suis alors immobilisée dans mon lit en position latérale de sécurité après une semaine de campagne éreintante. Sept jours passés à courir dans tout SciencesPo en distribuant des pains au chocolat et à crier à tue-tête debout sur la Péniche pour convaincre les sciences-pistes de voter pour nous. Le verdict est tombé. Encore toute endormie, je n’arrive pas à y croire et pourtant l’appel de Corentin va bien transformer ma deuxième année.
Une année courte et mouvementée au sein d’un groupe de 35 amis soudés et prêts à tout pour satisfaire les volontés des étudiants. Dès le 20 août, j’étais de retour en Péniche pour distribuer des viennoiseries aux nouveaux arrivants avec une légère impression de déjà-vu. Puis les événements se sont succédés, la semaine/le weekend/la soirée d’intégration, les bars a month, les afterworks et les multiples soirées. Sans m’en rendre compte, j’avais déjà vécu la moitié de mon année. La mise en place de certaines des idées phares de notre programme m’a rendue particulièrement fière : l’écriture neutre, l’instauration des officers (qui permettent un lien plus étroit entre les étudiants et l’administration) ou encore le Ideathon HeforShe. Aujourd’hui, je ne regrette rien, à l’exception peut-être du temps que je n’ai pas pu consacré à mes amis Scubes qui ont toujours su me soutenir dans les moments durs. »
Désiré Bourdic-Girard, MJS SciencesPo : « Le MJS SciencesPo est l’organisation de jeunesse politique socialiste, œuvrant à SciencesPo pour défendre justice sociale et égalité, aux cotés du PS SciencesPo. Ce dernier organise principalement conférences et visites de hauts lieux du pouvoir, telle que la visite du Sénat proposée il y a quelques mois. Le MJS SciencesPo est avant tout présent sur le terrain, pour distribuer des tracts et manifester, mais organise aussi régulièrement des conférences, dont la prochaine est mardi 28 mars, de 19h15 à 21h, avec Thomas Picketty, conseiller de Benoît Hamon sur les questions européennes.
Pleinement engagé dans la campagne de Benoît Hamon, le MJS SciencesPo est régulièrement présent en Péniche pour échanger sur le programme du candidat PS à la présidentielle. Il travaille aussi en connexion avec les autres équipes du MJS Paris, lors de nombreuses actions en dehors des murs de Sciences Po. »
Ève de Seguins Pazzis, SciencesPo Nations Unies : « Deux universités, 36h de cours par semaine et beaucoup de travail à côté ne suffisent généralement pas à remplir la vie d’un Scube, il faut qu’il s’engage dans une association étudiante pour être enfin comblé ! Je ne fait pas défaut à cette règle ! Après avoir été élue secrétaire de l’association de la Scube, j’ai décidé de m’investir dans l’association des Nations Unies à SciencesPo, appelée SPNU.
Ce qui m’a attirée ? La diversité des événements qui sont organisés : conférences avec des diplomates, simulations hebdomadaires et semestrielles pour s’entraîner aux MUNs (Model United Nations), dîner international, visites de sièges d’institutions diplomatiques et j’en passe. Après avoir goûté à l’expérience des MUNs en seconde lors d’un semestre en Indonésie, j’ai été déçue de ne pouvoir continuer de retour en France, faute de structures le permettant pour les lycéens. Arrivée à Sciences Po, je me suis alors empressée de me rapprocher de SPNU.
Cette année je fais partie du bureau de l’asso. Mon rôle à SPNU : organiser, le temps d’une après-midi, des mini-simulations de l’Assemblée Générale des Nations Unies dans des lycées d’Ile-de-France. C’est une façon ludique et stimulante d’initier les lycéens franciliens à la culture des MUNs et plus généralement aux Nations Unies. Je trouve cet exercice très enrichissant car il permet à la fois de développer ses qualités d’orateur et de rencontrer de nombreuses personnes, sans doute sans le savoir un futur Secrétaire Général de l’ONU.
Au-delà des évènements que l’on organise, j’ai adoré faire partie de SPNU ! Les autres membres du bureau sont fantastiques, et même si les évènements que j’organise ne sont pas à SciencesPo, je participe aux autres évènements de l’asso. Les dîners avec le bureau sont aussi très fréquents, et il n’est ainsi pas étonnant que je sois si proche des autres membres. Si j’ai au début hésité à m’engager à SPNU car je craignais d’avoir trop de travail en plus, je ne le regrette absolument pas aujourd’hui ! Faire partie d’une association étudiante est un must à SciencesPo, et il aurait été trop bête de passer à côté d’une si belle expérience ! »
Albane Sánchez, SciencesPo Défense & Stratégie : Lorsqu’on prépare SciencesPo, la vie associative de l’école fait toujours rêver, c’était d’ailleurs une de mes raisons d’intégrer le Collège Universitaire. Néanmoins, une fois admise en Scube, j’ai comme beaucoup d’autres personnes hésité à m’impliquer dès le départ dans une association, car j’avais peur de ne pas réussir à gérer le double cursus et je ne voulais pas allourdir mon emploi du temps. Après un semestre d’adaptation au rythme de la Scube, j’ai finalement décidé de me lancer en intégrant l’équipe de SciencesPo Défense & Stratégie.
Sciences Po Défense & Stratégie (SPDS) est une association qui a été créée durant l’été 2015, juste avant mon entrée en première année, et qui souhaite promouvoir le monde de la sécurité et de la défense et ses enjeux à SciencesPo. Nous organisons donc de nombreux événements autour de ces thèmes : conférences, afterworks d’orientation, simulations de crise, formations en tout genre… Pourquoi avoir choisi SciencesPo Défense & Stratégie ? J’étais au départ plus tournée vers la géopolitique, je n’avais aucun lien particulier avec le monde militaire et je n’y connaissais d’ailleurs pas grand-chose. Mais souvent défense et géopolitique sont intimement liées, et j’ai pu lors de mon premier semestre assister à des conférences de SPDS qui liaient les deux sujets, ce qui m’a poussée à rejoindre l’association.
J’ai commencé par organiser des conférences sur les thèmes que je souhaitais (drones, dissuasion nucléaire…) puis je me suis cette année occupée du pôle Relations publiques. J’ai également participé à l’organisation du Forum de la Défense à SciencesPo en mars 2017, avec des conférences, ateliers et expositions photos sur deux jours. Finalement, la défense est au fur et à mesure devenue une véritable passion pour moi, et j’aimerais m’orienter vers ce domaine-là. La participation à la vie associative m’a donc permis de me découvrir une nouvelle passion, une nouvelle vocation. Si je dois vous donner un conseil, c’est donc de vous impliquer dans une association qui vous tient à cœur lorsque vous arriverez à SciencesPo : prenez le temps de vous adapter, mais ne manquez pas ce qui constitue l’un des points forts de notre école. L’implication et la charge de travail sont variables selon les associations, vous trouverez donc forcément chaussure à votre pied. »
Maëlle Lefèvre, Ramen-toi : « Karaokés, restaurants, soirées, sorties au musée, cours de langue… Voilà ce que propose Ramen-toi au premier abord. Mais en réalité, cette association qui s’intéresse à la Corée et au Japon m’a permis de profiter de l’une des plus belles richesses de SciencesPo : les rencontres rendues possibles avec des étudiants du monde entier et de tous les âges. Si tu te sens une âme de journaliste, tu peux poster des articles à propos du Japon et de la Corée sur un blog. Si tu es passionné par la cuisine, tu peux participer aux festins de l’AIESEC. Ni cuisinière ni journaliste, loin d’être fan de mangas et ne parlant pas un seul mot de japonais ou de coréen, j’ai tout de même choisi cette petite association, plutôt active, pour sortir de temps en temps de la petite secte de la Scube et de l’ambiance routinière SciencesPo – boulot – dodo – soirées – UPMC.
Évidemment, quelques sorties passent à la trappe quand tu bosses 35h par semaine mais la Scube ne m’a jamais empêchée de profiter de l’asso ni d’organiser des événements…. Même si la fatigue peut parfois te conduire à réserver le mauvais restaurant et arriver la bouche en cœur avec 15 personnes alors qu’aucune place n’a été bloquée à ton nom et vivre la honte de ta vie…
En bref, futur Scube qui voudrais t’engager dans une asso, n’hésite pas et lance-toi ! C’est une chance que n’ont pas les pauvres prépas… «
Claire Chopin, Les Parisiennes : Je fais partie de l’association les Parisiennes de SciencesPo. Non, ce n’est pas une association féministe comme son nom peut porter à croire. Il s’agit d’une association qui organise un tournoi international de foot, basket et volley à Paris avec les équipes de certaines universités partenaires de SciencesPo.
Cette année, le tournoi s’est déroulé en février. J’étais chargée de m’occuper du bon déroulement du tournoi de basket. Un peu stressant mais passionnant quand on aime le sport ! Bilan du weekend : un super tournoi avec des matchs très serrés et une soirée le samedi soir sold-out ! Bon et puis mis à part le tournoi, j’ai pu rencontrer de nouvelles personnes et parmi elles l’espèce intrigante mais non moins sympathique qu’est le monocursus ! »
Julie Huguet, Niños de Guatemala : J’ai rejoint l’association Niños de Guatemala il y a un an et demi, et à la rentrée 2016 j’en suis devenue la Secrétaire Générale. L’objectif de mon association est de récolter un maximum de fonds, que l’on envoie ensuite au Guatemala où ils servent à améliorer le confort des enfants scolarisés dans des écoles générées par la branche locale de l’association. Pour cela, on organise un tas d’événements : des soirées, des événements culturels, des opérations de micro-dons dans des supermarchés…
C’est sûrement à travers cet engagement associatif que j’ai appris le plus de choses « utiles » pour le monde professionnel : j’ai appris à organiser des réunions, à faire des présentations devant des publics variés, à m’occuper d’un tas de papiers administratifs… J’ai appris aussi à quel point un engagement pouvait être coûteux en temps, en énergie et en bonne humeur !
Mais malgré toutes les difficultés je pense qu’il faut voir l’engagement associatif comme un élément de la scolarité à SciencesPo à part entière. Et tout ce que j’ai donné à Niños je l’ai toujours récupéré, avec les sourires des gens après nos fiestas latinas, dans les photos des enfants guatémaltèques qu’on reçoit de nos écoles là-bas, et dans les « mercis » des autres membres de l’association. »
L’actualité de la Scube
Le 2 mars dernier, c’était la soirée CUBI ! Deuxième soirée organisée par les bicursus de Sciences Po, il y avait les moyens : péniche en face de Notre-Dame, Charles B en DJ, et bien sûr un staff aux petits oignons. Des témoins auraient d’ailleurs trouvé les Scubes un peu plus sympathiques que les autres au bar…
C’est bientôt la fin de l’année, les 1A vont reprendre le flambeau. Qui succédera pour la présidence de l’asso à Romane, qui avait fait l’unanimité l’an passé avec sa vidéo Présidence HD, et était accessoirement la seule candidate dévouée ? Cette année, la campagne s’annonce plus ardue. Et puis, l’asso Scube, c’est aussi son bureau : Eve, secrétaire générale, Alexandre, trésorier qui gère les sousous, et Thomas (ancien Scube) vice-président, ainsi que tous ses pôles qui la font vivre : pôle com’, pôle info, pôle bicu, pôle UNESCUBE, pôle voyage, pôle inté.
Autant vous le dire, la campagne Scube s’annonce croustillante !
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