Sylvain Margot est un ancien Scube issu de la promotion 3. Déjà en tant qu’étudiant il avait la volonté de « créer », il l’a mise au cœur de son métier. Sylvain est actuellement chef de projet en développement de produit chez Lancôme, groupe L’Oréal.

Peux-tu revenir sur ton parcours d’étudiant ?

« Je suis entré en Scube en 2009 après un bac S. À l’époque il y avait 2 filières, la Scube et une filière bio (qui ont fusionné depuis). En réalité on était tous ensemble, c’était la même chose, mais on se spécialisait un peu plus tôt que les autres en bio. J’ai fait ça pendant deux ans. En 3A, j’ai fait pas mal de biologie marine en Australie, et sinon j’ai fait du business : de l’économie, du commerce international et un peu de marketing. Je suis ensuite revenu à Paris et j’ai fait un master marketing à Sciences Po. Je voulais à la base continuer un peu à la fac de sciences, où je m’étais inscrit en master de physiologie, mais c’était vraiment l’enfer pour combiner les deux, du coup je n’ai fait que SciencesPo. »

Comment es-tu arrivé chez L’Oréal ? En quoi consiste ton métier aujourd’hui ?

« J’ai fait une césure, pendant laquelle j’ai fait mon premier stage chez Biotherm chez L’Oréal Luxe, en développement de produit, ce à quoi je suis revenu ensuite. Le développement de produit, c’est en fait inventer les produits, être un chef d’orchestre entre les laboratoires, l’industrie, les agences de com’ et tout un tas de services qui font qu’un produit est lancé. Ensuite, je suis allé bosser chez Google, où j’étais aussi chef de projet, mais cette fois dans le développement de produits digitaux. Je lançais des apps et des sites, et on bossait sur la recherche vocale et l’intelligence artificielle de la réponse. J’ai travaillé en même temps que mon master 2 dans la start-up de recrutement SeeKube et j’ai été embauché avant ma diplomation chez L’Oréal. J’ai été recruté en janvier 2015 en tant que chef de projet chez Lancôme. Depuis, je suis toujours là-bas, et mon métier c’est d’inventer des produits. »

Comment la Scube fait de toi ce que tu es aujourdh’ui ?

« Pour moi le lien est hyper évident parce que mon métier est vraiment entre sciences et sciences sociales, à savoir que je dois parler un langage d’ingé avec mes partenaires des laboratoires, de l’ingénierie industrielle. Je parle vraiment des actifs cosmétiques, par exemple je fais en ce moment un gros travail sur les probiotiques, avant je faisais un peu de protéomique. Il y a ce langage à maîtriser ainsi que beaucoup de contenus. Mon métier, c’est aussi un métier de com’ et de création de pubs, où je bosse avec des égéries (Kate Winslet, Pénélope Cruz), et en même temps je reste dans le « dur » avec les labos. Et puis le côté sciences sociales parce que ça reste du business : on fait de l’économie et du marketing, où on étudie vachement les gens. »

Comment as-tu construit ton projet pro ? Voulais-tu déjà travailler dans le développement de produit en arrivant en Scube ?

Pas vraiment. Je savais que je voulais bosser dans des industries spécialisées dans l’innovation, qui m’a toujours guidé. Pour moi, l’innovation passait à la fois par le fait de parler de choses innovantes et par le fait de créer des choses innovantes. C’est pour ça que je suis allé chez Google, en start-up, chez L’Oréal : ce sont des endroits où on n’est jamais en stand-by, où on est toujours en perpétuelle poursuite d’innovation. C’est quelque chose qui m’a stimulé dès le début, et après ça s’est concrétisé. Je suis rentré dans des boîtes alors que je ne savais pas exactement quel sens mon projet pouvait prendre, c’est vraiment en testant des petits trucs et en parlant avec des gens que je me suis orienté. Le choix se fait en master en réalité, par sélection. Quand j’essayais de me projeter dans chaque master, je voyais qu’il y avait des choses qui me plaisaient plus que dans d’autres. Par exemple, j’ai beaucoup hésité avec le master finance et stratégie et le double-master avec HEC. Mais je pressentais une frustration de ne pas avoir la possibilité de créer des choses, alors que c’était très important pour moi, d’autant que je fais pas mal de danse. J’ai monté Art’Core avec des potes de SciencesPo, on a fait tous les CRIT, j’ai écrit deux comédies musicales qu’on a montées avec SciencesPo. C’était important pour moi aussi d’avoir des vrais projets qu’on mettait en scène. J’ai mêlé ce côté un peu spectacle et un peu sciences dans mon background. »

Justement, l’engagement associatif pendant les études t’apparaît-il indispensable ?

« Oui clairement. Sciences Po a cette richesse, il faut absolument la saisir. Pour moi, Sciences Po c’est moitié cours et moitié engagement associatif. Vraiment c’est ce qui te force à t’organiser. Parce que le monde de l’entreprise est comme ça : quand tu finis ton master ou même quand tu fais tes premiers stages, tu n’as aucune valeur ajoutée, véritablement c’est de la démerde et un peu de bon sens. Seules les assos permettent ça, ce ne sont pas les cours qui vont t’apprendre à te démerder. Ça m’apparaît crucial de chez crucial. »

Qu’envisages-tu pour la suite ? Le groupe L’Oréal est-il devenu ta maison de cœur ?

Je ne pense pas m’y épanouir longtemps parce que c’est une boîte très intense, trop intense. Personne n’a plus de 35 ans chez L’Oréal. Je finis souvent à 21h-22h, c’est une boîte qui réclame énormément de sacrifices. Après, c’est une excellente école de formation, à la fois parce qu’il y a beaucoup de moyens et parce que tu es avec des gens qui ont cette culture d’une rigueur à tous crins et une créativité débordante. Tu es vraiment inspiré par les gens là-bas. Et ça c’est quelque chose que j’ai assez peu retrouvé, notamment chez Google. Chez L’Oréal, tu as vraiment quelque chose d’extrêmement stimulant mais qui peut aussi te ruiner un petit peu la vie dans le sens où c’est très demandeur. Donc je ne m’y projette pas à très long terme, je m’y projette à moyen terme. »

Pour finir, as-tu gardé contact avec des Scubes de ta promo ? T’es-tu constitué un réseau professionnel ?

« Le réseau, c’est mes potes. On est toujours très en contact. Quand je suis rentré on était une soixantaine en Scube, et je dois être en contact avec une vingtaine. Mais c’est plus par les liens amicaux que par réseau entretenu. C’est l’avantage de la Scube : on se ressemble un peu tous, on s’entend bien, on vit des trucs un peu intenses… je pense que ça reste ouais. »

Propos recueillis par Laura


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