Présentation

Le Parcours Civique est un volet majeur de la réforme du Collège Universitaire de SciencesPo de 2017. Il est structuré autour de 3 obligations de scolarité :

• La lettre d’engagement : une lettre de 3-4 pages dans lesquelles vous devez expliquer votre choix de vous engager dans une cause qui vous tient à cœur
• Le stage civique de première année : un stage de 140 heures, au contact direct du public bénéficiaire, en lien avec le projet défini dans la lettre
• Le parcours civique libre de deuxième année : un engagement annuel, de quelques heures par semaine, toujours en lien avec le projet défini dans la lettre

Témoignages

Héloïse – Un voyage humanitaire au Cameroun

« J’ai choisi d’être volontaire au Cameroun dans l’association Educ’Actions pour l’Afrique. J’ai trouvé ce stage en recevant un mail des étudiants de SciencesPo investis dans l’organisme. Les critères de validation de l’administration restent assez sombres : certains étudiants se sont vus valider des stages à peine civiques, d’autres refuser des stages à dimension plus humaine. L’administration a refusé mon stage à deux reprises, mais j’ai finalement réussi à le faire valider en m’armant de patience.

Dans le cas d’un stage à l’étranger, les démarches auprès de l’association peuvent être longues et prenantes. Par exemple, en tant que Brestoise, assister aux réunions, voir les autres stagiaires parisiens pour préparer les cours, faire les vaccins et le visa ont nécessité du temps, de l’énergie et un budget conséquent. Partir au Cameroun était stressant (dans le sens positif) car c’était mon premier voyage en Afrique.

Néanmoins, c’est une expérience qui permet d’aller à la rencontre de l’autre et de l’inconnu. L’atmosphère au Cameroun est très différente de celle de la France : importance des religions, statut de la femme blanche, omniprésence de l’armée, diversité des ressources… C’est aussi la dimension humaine qui rend cette expérience unique : je me suis liée d’amitié avec le public scolaire adolescent et l’équipe des stagiaires et j’ai aussi échangé avec des personnalités économiques du Cameroun et des expatriés français. Malgré le défaut d’accompagnement de l’administration, le stage civique permet aux Scubes de s’investir dans un projet personnel humain. »

Sofiane – Un engagement pour l’environnement

« J’ai choisi de m’engager dans le domaine de l’environnement. Les enjeux environnementaux sont au centre des préoccupations de beaucoup de Scubes, c’est mon cas.

J’ai effectué mon stage civique de première année au sein d’une association à Paris qui s’occupe de sauver des invendus alimentaires du gaspillage au bénéfice d’associations caritatives (Emmaüs, Restos du Cœur…). C’est donc une association écologique mais aussi solidaire. J’ai trouvé ce stage très enrichissant et intéressant parce que je me suis senti utile, mais aussi parce que j’ai pu rencontrer des gens qui partageaient un intérêt pour la cause environnementale.

Pour mon projet civique libre de deuxième année, j’ai décidé de conserver l’articulation entre écologie et solidarité en devenant bénévole à la fondation GoodPlanet. Créée Yann-Arthus Bertrand, cette fondation a aménagé un château au cœur du bois de Boulogne pour en faire à la fois un musée et un lieu de vie, de débats, de rencontres à propos de l’écologie et de la solidarité.

En un mot, le projet civique est contraignant mais il représente une occasion idéale de s’impliquer dans un domaine qui nous plait, découvrir de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles personnes. »

Elise – Une passion au service du parcours civique

« La première étape du parcours civique fut d’écrire une lettre d’engagement pour définir les domaines dans lesquels on souhaitait s’engager. Pour moi le choix était simple : je suis assez touchée par les problématiques d’égalités des chances, je joue aux échecs en compétition depuis maintenant treize ans et c’est un sport très utile pour développer des qualités nécessaires à la réussite scolaire. J’ai donc décidé d’axer mon parcours sur le développement des échecs pour les enfants défavorisés.

Pour avoir une première expérience, nous avons mis en place, avec un autre Scube joueur d’échecs, Arthur Frantz, des animations échecs dans un centre d’aide au devoirs une heure par semaine, en partenariat avec Scoubidoo, une association de SciencesPo durant le deuxième semestre de la première année. Ce premier pas a été une réussite, les enfants étaient très motivés jusqu’à la fin de l’année.

Ensuite, nous avons dû faire un stage d’un mois en lien avec les thèmes énoncés dans notre lettre d’engagement. Je suis partie en Roumanie pour observer la façon dont les échecs y sont développés. J’ai fait mon stage à l’assistance sociale et médicale de Cluj, où j’ai découvert les différents services. Finalement, j’ai seulement joué quelques jours aux échecs avec des retraités dans un centre de jour. Cela m’a tout de même permis de me rendre compte d’une autre facette du jeu : la socialisation et la lutte contre l’isolement. Au-delà de cet aspect théorique, ce stage a été une véritable aventure humaine, les gens que j’ai rencontrés étaient très ouverts et j’ai pu apprendre beaucoup grâce à eux. SciencesPo m’a d’abord refusé le stage à cause de la langue et du fait que je ne pourrais pas être au contact direct des populations. Heureusement, j’ai pu négocier en disant que j’apprenais le roumain et que la plupart des personnes parlaient anglais.

Je n’ai pas eu de problèmes à trouver mon projet civique libre de deuxième année : j’ai rapidement pris contact avec le collège Thomas Mann, qui accueille majoritairement des élèves en difficultés. Après une réunion, nous nous sommes mis d’accord sur une formule 1h d’échecs, 1h d’aide aux devoirs. Cet arrangement m’a parfaitement convenu car il a permis de diversifier les approches et de multiplier les compétences. »